Cecilia Baena (Powerslide Matter) était certainement LA favorite au départ de la neuvième édition du Roller Marathon de Dijon : la multiple championne du monde, leader actuelle de la World Inline Cup, ne laisse pas souvent échapper des courses… En revanche, Shane Dobbin (Cado Motus World) apparaissait plutôt comme un outsider, derrière des clients comme Yann Guyader (Powerslide Matter) ou Diego Rosero (Rollerblade World). Mais ce sont bien ces deux-là qui sont montés sur la plus haute marche du podium !
Pour ce qui concerne la Colombienne, elle a fait ce qu’elle sait faire de mieux : se concentrer sur le sprint final. Il faut dire que la course n’était pas si évidente à conduire. Les Allées du Parc avaient été rendues légèrement humides à cause d’une petite pluie d’orage, à peine une demie-heure avant le départ. La question était de savoir si l’asphalte allait sécher – a priori oui, vu la chaleur ambiante – ou si au contraire, une averse plus dense allait éclater. Pour ne prendre aucun risque dès le départ, les patineuses avaient chaussé leurs roues pluie. Bien leur en a pris…
En effet, l’averse tant redoutée a fini par tomber, quelques cinq minutes après le départ ! Résultat : une route complètement mouillée, avec quelques endroits très délicats à négocier comme le rond-point du bas ou les passages sur les bandes blanches… Ce qui explique notamment que le peloton des filles est resté groupé jusqu’au bout.
Elles étaient une quinzaine à se tenir à l’avant, à rouler autour des 30km/h : on reconnaissait quelques excellentes fondeuses françaises, comme par exemple Anne-Sophie Petitprez (ASEB, tenante du titre à Dijon), Justine Halbout (2APN Avon), Carine Talbourdet (RIL), ou encore les Nationales Melissa Chouleysko (ROSC) et Cecilia Leboeuf (CPRM).
Impossible de contredire Baena
Mais la course semblait être tenue par les teams internationaux. Nathalie Barbotin (Powerslide Matter) abattait par exemple un travail extrêmement précieux pour sa leader, Cecilia Baena, tandis que les « rose et violettes » du team Bont jouaient le contre.
Mais personne ne put contredire la Colombienne au moment de l’emballage final : Baena gagne en 1h21’45 et s’arroge une deuxième victoire sur le circuit de la WIC, ce qui lui permet au passage de consolider son rang. Sa coéquipière, la prometteuse Jana Gegner, finit deuxième, tandis que Tamara Llorens et Alexandra Vivas (Bont Wheels) se classent troisième et quatrième.
Chez les hommes, la courses s’est déroulée selon la même configuration… jusqu’à la mi-course. Le départ a été très prudent, histoire de jauger les adversaires, mais aussi de repérer les endroits délicats à franchir. Et finalement, une fois que tout le monde était bien dans ses patins, le bal des attaques a commencé. Celle qui a fait éclater le paquet a été lancée par Julien Levrard (Rollerblade ILA Speedodrom). Un paquet d’une vingtaine de coureurs se détachait irrémédiablement, avec les principaux favoris en son sein.
Shane Dobbin se redécouvre
Rien ne bougea véritablement pendant quelques tours, même si les tentatives « pleuvaient ». L’un de ceux qui plaçait les attaques les plus franches était Shane Dobbin : le Néo-zélandais, déjà vainqueur à Besançon voilà deux semaines, semble se redécouvrir après un passage sur la glace et un petit break côté roller.
Champion du monde en titre du marathon, bardé d’une combinaison arc-en-ciel, il n’hésita pas à se découvrir totalement en tout cas ! Il plaça une énième attaque à un peu plus de deux tours de l’arrivée. Il parvint à creuser un écart de plus de 100m sur un paquet qui tergiversait, et lui tint la dragée haute.
Dobbin put tranquillement savourer sa victoire, après un contre-la-montre individuel de plus de 5km. Pour mémoire, il avait déjà gagné à Dijon en 2005 au terme d’une échappée à trois, devant Franck Cardin. C’était il y a quatre ans déjà.
En 2009, le roller fait aussi émerger de nouvelles stars, comme par exemple Bart Swings : le jeune Belge, champion du monde Junior et coéquipier de Dobbin au passage, n’a pas tremblé au moment d’achever le travail de son team. Il est allé chercher la deuxième place de la course, juste devant l’Allemand Felix Rijhnen (Powerslide) et le Suisse Severin Widmer (Luigino).
De son côté, Yann Guyader empoche des points précieux dans sa course vers les couronnes de la FIC et de la WIC : le Nantais finit cinquième, juste devant son principal adversaire, le Colombien Diego Rosero (Rollerblade World).