COMMUNIQUE DE PRESSE


Saint-Gallen One Eleven (100 km)
Communiqué du 13/08/2002


Saint-Gallen, la course la plus longue d'Europe: les Français brillent sous un déluge de pluie.

Dimanche 11 août dernier à 7 heures du matin, 1100 patineurs ont pris le départ de l'édition 2002 des "one-eleven" (111 km) à Saint-Gallen, dans l'Est de la Suisse. Les conditions climatiques calamiteuses se sont surajoutées aux difficultés de l'épreuve liées à la distance et à la configuration du tracé. Mais les Français présents ont su tirer leur épingle du jeu.

Des pointures de la longue distance en roller avaient répondu au challenge proposé par les organisateurs de la Swiss Inline Cup B-série. Il y avait là Tristan Loy (SportXX, vainqueur en 2001), Arnaud Gicquel (Rollerblade World), Philippe Boulard, Richard Deniaud et Alban Cherdel (Levallois Sporting Club). Et encore l'Américain Eddy Matzger (Twincam Salomon), un spécialiste en la matière, multiple vainqueur d'Athens-Atlanta, la course la plus longue du monde.

Les 20 premiers kilomètres de course étaient rendus particulièrement dangereux: en plus des longues et périlleuses descentes dans le canton de Saint-Gallen, les concurrents devaient faire avec une chaussée mouillée et parfois grasse, notamment lors du passage dans la forêt de Waldkirch. C'est l'endroit que choisit le team SportXX pour lancer les premières hostilités: ils étaient cinq solides gaillards bien décidés à faire exploser le peloton et à mettre sur orbite leur leader, Tristan Loy. Mais le team Rollerblade France, par l'intermédiaire de Benoît Perthuis, Jérôme Estrada, Sébastien Sergent et Vincent Esnault, veillait afin de protéger au maximum Arnaud Gicquel.

Pendant 50 kilomètres environ, aucune échappée sérieuse ne réussit. SportXX, Rollerblade et Levallois SC assuraient le train. Sans oublier les efforts du patineur du Paris Hockey Club, Philippe Renard, très souvent en tête de peloton : le patineur francilien fut l'auteur d'une course remarquable, le symbole qu'aucune compétition n'est écrite à l'avance et que les grandes équipes ne les ferment pas toujours. Le froid et la pluie commençaient cependant à peser sur les organismes, tout comme le travail de sape de Tristan Loy, visiblement très inspiré par le fait de courir à domicile - le Breton ayant en effet emménagé à Saint-Gallen en 2001. Mais ce n'est qu'aux alentours du 60ème kilomètre que les affaires se décantèrent réellement.

Philippe Renard, très en vue tenta une échappée solitaire qui atteint en vain jusqu'à 40 secondes sur le peloton. Au 70ème kilomètre Ddeux patineurs de SportXX tentèrent à leur tour leur chance et se dégagèrent de la vingtaine de patineurs encore compacte du côté de Märstetten, au kilomètre 65 en compagnie de Philippe Renard. Ils furent bientôt rejoints par Benoît Perthuis. Avec une avance d'une vingtaine de mètres, les quatre trois hommes obligèrent le team Levallois SC à travailler: Philippe Boulard mena la chasse afin de combler le retard. Le peloton se reformait mais Jérôme Estrada plaça quelques accélérations qui contrarièrent une bonne récupération à plusieurs concurrents. C'est ce moment que choisit Tristan Loy, vers le 85ème kilomètre, pour déclencher une attaque implacable. Vincent Esnault parvint à ramener Arnaud Gicquel sur Loy, puis s'écarta. Ils n'étaient plus que cinq devant, avec Alban Cherdel, Marc Christen (SportXX) et Eddy Matzger. Mais l'Américain décrocha peu de temps après. Derrière, Matzger fut rejoint par Esnault et David Guibert (Doby). Le peloton, plus en arrière, ne put réagir.

Les 25 derniers kilomètres sont peut-être les plus éprouvant parce qu'ils se surajoutent à une course de 80 autres kilomètres. Mais aussi et surtout parce qu'ils sont une succession de côtes et de bosses avec une ascension finale de 4000 mètres en guise de dessert. Inutile de préciser que la place n'est alors plus au bluff. C'est d'ailleurs la conversation qu'a eue Arnaud Gicquel avec Tristan Loy à ce moment: voyant que ce dernier était incontestablement le plus fort, il le lui avoua. Ce qui n'empêcha pas les deux hommes de lâcher successivement Marc Christen et Alban Cherdel. Poursuivant son effort, Loy prit encore 30 secondes à Gicquel dans l'ultime montée et passa la ligne d'arrivée seul. Cherdel complétait le podium en arrivant 1'30 derrière Gicquel. En fait, les concurrents finirent un par un tellement cette course se joua sur le physique et le mental, enveloppés aussitôt la ligne franchie dans des couvertures en laine. Les Français ont trusté huit des dix premières places sur ces "one-eleven", preuve que l'école tricolore du fond a de beaux jours devant elle.


Vincent Esnault

Classement:

1 - Tristan Loy (SportXX), 3h34'13
2 - Arnaud Gicquel (Rollerblade International), 3h35'36
3 - Alban Cherdel (Levallois Sporting Club), 3h37'07
4 - Marc Christen (SportXX, Suisse), 3h40'20
5 - Vincent Esnault (Rollerblade France), 3h41'20
6 - Eddy Matzger (Twincam Salomon, USA), 3h41'22
7 - Philippe Boulard (Levallois Sporting Club), 3h43'51
8 - Jérôme Estrada (Rollerblade France), 3h44'10
9 - Sébastien Sergent (Rollerblade France), 3h44'13
10 - Richard Deniaud (Levallois Sporting Club), 3h45'06