COMMUNIQUE DE PRESSE


Les Anciens et les Modernes ?
Communiqué du 10/09/2002


La deuxième saison de la French Inline Cup est sur le point de s'achever. Il va falloir tirer les bilans sportifs mais aussi chercher à améliorer ce qui doit l'être afin de pérenniser cette formule promotionnelle du roller. Toutes les opinions et toutes les critiques sont importantes à étudier. Car nous voulons tous que notre sport atteigne le niveau de reconnaissance qu'il mérite.

Une des premières questions qui mérite d'être posée est : le roller doit-il donner plus d'importance aux marathons ? Il serait simple d'affirmer que les Modernes sont ceux qui soutiennent les courses de longues distances et inversement que les Anciens préfèreraient que le roller préserve sont esprit traditionnel de courses sur petits circuits fermés. Mais les choses sont peut-être plus compliquées.
Les classements fédéraux accordent toujours aujourd'hui une grande importance aux courses traditionnelles (les championnats de France route et piste, les Trois Pistes, les BMC…). C'est à partir de ces courses que se font les accessions dans les catégories Elite ou Nationale. C'est lors de ces courses que le sélectionneur forme l'équipe nationale qui défendra les couleurs de la France lors des championnats internationaux. Les rencontres sur piste ou sur anneau routier demeurent l'essence du patin : c'est sur des distances ne dépassant pas les vingt kilomètres que les plus grands champions de notre sport se sont affirmés. Les observateurs avertis du milieu estiment encore qu'elles sont le vivier dans lequel les équipes professionnelles doivent puiser. Et pour les puristes, au-delà des championnats sur piste ou sur anneau routier, il n'existe pas de roller.
Mais certains critiqueront que ces manifestations n'attirent pas la foule et que par conséquent elles ne font pas évoluer le roller. Pour ceux-ci, les marathons sont l'avenir de notre sport. Grâce à leur ouverture au plus grand nombre (les fitness) et au public (lors des marathon en ville), les paires de rollers se vendent, les jeunes s'intéressent à ce sport, ainsi que les médias. Et les grands équipementiers continuent à investir dans des équipes professionnelles, ce qui fait évoluer le roller. Bref, il s'agirait d'un cercle vertueux.
Il semble que les deux points de vue se valent et n'entrent d'ailleurs pour le moment pas en contradiction. Les meilleurs athlètes parviennent à concilier une saison de marathon et la préparation des grands championnats. Mais ce n'est pas forcément vrai pour tout le monde. Un nombre toujours plus important de patineurs se tourne en priorité vers la préparation de courses de longues distances. Ce qui peut engendrer parfois des situations ambiguës. Des patineurs aussi célèbres que Franck Cardin ou Arnaud Gicquel ont pour le moment marqué peu de points au classement Elite 2002, n'ayant pas scoré lors des championnats de France piste ou route : vont-ils pour autant descendre en catégorie Nationale la saison prochaine ? Et les meilleurs Nationaux sont-ils prêts à tenter l'aventure dans la catégorie Elite ?
La situation mérite sans doute d'être clarifiée. Des solutions pourraient être étudiées afin de donner plus de souplesse à tout ce système de classements. Le national Sébastien Sergent, qui a connu d'autres expériences dans le vélo, préconise un double classement dans le but de différencier les marathons des distances traditionnelles. Il y aurait au final des Elites sur piste qui pourraient être Nationaux sur marathons par exemple, ce qui ne bloquerait pas certains jeunes dans leur progression et les rassurerait. Mais comme à l'heure actuelle, les marathons semblent primer, les Elites sur marathon seraient automatiquement Elites sur piste. C'est sans doute une voie d'avenir qui permettrait une progression d'ensemble du roller. Mais ce n'est qu'une voie : il existe d'autres opinions et toutes valent d'être écoutées, voire étudier. Car ce sont avant tout les pratiquants qui font le sport.

Vincent Esnault