COMMUNIQUE DE PRESSE


Vienne, huitième étape du Grand Prix 2002
Communiqué du 23/09/2002


Victoires en solitaire de Caroline Lagrée
(Saab Salomon World) et de Shane Dobbin (Rollerblade World)


La capitale autrichienne accueillait dimanche 22 septembre la quatrième édition du Vienna Inline-Marathon (38 km) qui était pour la deuxième année classé Grand Prix de la Roller World Cup. Un marathon de cinq tours tracé au cœur de la ville, entre la place de la Mairie (Rathausplatz) et le canal du Danube (Donaukanal). L'année dernière, Arnaud Gicquel (Rollerblade World) et Pia Knecht (Salomon Suisse) avaient réussi à s'imposer malgré les rails de tramway et la chaussée humide. Cette année, la course s'est encore une fois déroulée sous la pluie. Parmi les favorites, on attendait l'équipe féminine de Salomon, bien malheureuse la semaine dernière à Duluth. Du côté des hommes, les choses semblaient indécises, entre la confirmation du retour en grâce des Rollerblade et la nécessité des Salomon de scorer afin d'assurer leur rang aux classements mondiaux.

L'expérience de Duluth n'aura pas été que néfaste à l'équipe féminine de Salomon. Plutôt que de risquer encore une fois une arrivée au sprint groupée et dangereuse, Nathalie Barbotin, Caroline Lagrée et Andréa Haritchélhar avaient décidé de dynamiter le peloton dès les premiers hectomètres du marathon. L'une après l'autre, elles attaquèrent sans relâche jusqu'à ce que la course se décante. Leur abnégation porta ses fruits quand Caroline Lagrée parvint à creuser un écart convainquant après une énième attaque.
A l'image de son "envolée" victorieuse d'Annecy, la Francilienne ne ménagea pas ses efforts pour maintenir son avance sur le reste du peloton. Une avance couverte par ses coéquipières à l'arrière : ce furent bientôt deux minutes qui séparaient Lagrée d'un improbable retour de la concurrence. Mais celle-ci ne cru réellement à la victoire que dans l'ultime tour de course, quand son coach Christophe Audoire la conforta de son écart. Fatiguée mais heureuse, la Française pouvait commencer à se délecter de cette première place acquise chèrement. Le peloton arriva près de trois minutes plus tard : la Suissesse Pia Knecht (Salomon National), décidément très à l'aise à Vienne, parvint à défendre sa place "réservée" sur le podium en passant la ligne d'arrivée devant l'Argentine Haritchélhar. L'autre Française, Nathalie Barbotin, finit quant à elle cinquième, juste derrière la Colombienne Alexandra Vivas (Bont International).

Sprint houleux et contestations chez les Elites hommes

Chez les garçons également, il apparaît que les verrous du peloton sautent régulièrement en cette fin de saison sur les courses de Grand Prix. Et ce malgré la vigilance des coéquipiers des teams majeurs, qui surveillent habituellement toute tentative afin de favoriser leurs leaders-sprinters. A Vienne, le paquet a rapidement explosé sous les coups de boutoir des Rollerblade World et treize patineurs seulement ont pu se maintenir aux avant-postes. Avec parmi eux Massimiliano Presti (Saab Salomon World), leader du classement Grand Prix et du classement général provisoires 2002. Plus les courses défilent et plus il semble difficile de déboulonner l'Italien du devant de la scène mondiale du roller. D'autant plus que sa position est "couverte" par son coéquipier et co-leader chez Salomon, le Breton Pascal Briand. La menace traditionnelle pour les hommes en jaune et noir est celle des Rollerblade : après un début de saison mitigé, les "Roadrunners" reviennent en forme sur les dernières courses et entendent bien bouleverser l'ordre établi. C'est Jorge Botéro qui avait été désigné leader pour cette étape : le Colombien, fraîchement couronné au championnat du monde du marathon, est en effet le mieux placé des Rollerblade World dans les classements actuels (quatrième du Grand Prix et du classement général).
Et Botéro, profitant d'une tactique décidément tournée vers l'attaque, parvint à se faire la malle après deux tours de circuit avec son coéquipier Shane Dobbin, très en forme ce mois-ci, et un patineur Vénézuélien. Les trois hommes creusèrent un écart probant grâce à l'énorme travail fournit par le Néo-Zélandais de Rollerblade. Derrière, les Salomon assuraient la chasse, notamment par l'intermédiaire de Franck Cardin puis de Pascal Briand : les deux Français donnèrent tout et plus dans le but de faire réintégrer les échappés et de protéger Presti. Mais ce n'était pas assez. La victoire semblait tendre les bras à Botéro. Jusqu'au moment où le grand Colombien chuta sur la chaussée mouillée, à 800 mètres de la ligne d'arrivée : il se releva, mais fut bien vite happé par les dix poursuivants, de même que son compagnon d'infortune sud-américain. Qu'à cela ne tienne ! Son coéquipier Shane Dobbin réagit au quart de tour et manœuvra de main de maître dans les derniers hectomètres du marathon. Le Néo-Zélandais parvint à conserver une avance substantielle et à s'offrir une première victoire en Grand Prix. Belle semaine pour Shane, qui enchaîne les performances après sa deuxième place à Duluth huit jours plus tôt.
Le sprint du peloton des poursuivants revint, officiellement, à Martin Escobar (Roces International) devant Massimiliano Presti. En plus de la chute de Jorge Botéro (qui perd pratiquement là ses chances de remonter Presti aux classements), deux autres incidents vinrent toutefois perturber la fin de course. Tout d'abord, Arnaud Gicquel (Rollerblade World), enfin rétabli après sa chute spectaculaire d'Annecy, démontra qu'il n'avait rien perdu de ses capacités et de sa vélocité; malheureusement, et alors qu'il était au coude à coude avec Presti pour le troisième accessit, une chute sans gravité à vingt mètres de la ligne l'empêcha de fêter comme il se doit son retour. Ensuite, la seconde place d'Escobar fut soumise à de vives protestations de la part de ses adversaires. Car il a été vu bénéficiant d'une poussette de la part d'un de ses coéquipiers lors de l'emballage final. Mais les juges ne purent confirmer cet acte de nature litigieuse. Et en l'absence de vidéo, l'Argentin fut attesté à sa deuxième place à l'issue de l'enquête d'après course.
Les Grands Prix se succèdent au rythme d'un par semaine en ce mois de septembre, mais les classements ne changent guère pour l'instant. Massimiliano Presti profite de l'avance qu'il avait établie en début de saison pour voir venir ses adversaires : l'Italien, qui assure au moins le podium à chaque course, semble rouler sur la voie royale jusqu'à la clôture de cette Roller World Cup 2002. De leur côté, l'équipe féminine de Salomon truste également le haut de l'affiche : le solide trio devra néanmoins prouver sa valeur lors les deux derniers Grands Prix européens afin de s'arroger la victoire finale face aux filles de Roces, leurs plus sérieuses concurrentes.

Vincent Esnault


Classements des femmes :

1 - Caroline Lagrée (France, Saab Salomon World) en 1h24'39
2 - Pia Knecht (Suisse, Saab Salomon National) à 2 min. 49
3 - Andréa Haritchelhar (Argentine, Saab Salomon World) mt
4 - Alexandra Vivas (Colombie, Bont International) mt
5 - Nathalie Barbotin (France, Saab Salomon World) mt.

Classement des hommes :

1 - Shane Dobbin (Nouvelle-Zélande, Rollerblade World) en 1h11'34
2 - Martin Escobar (Argentine, Roces International),
3 - Massimiliano Presti (Italie, Saab Salomon World),
4 - Nicolay Lerga (Espagne, Roces International),
5 - Stefano Galliazzo (Italie, Tecnica).