Communiqué du 23/11/2002
Nous connaissons assez bien la France du roller. Le nombre de clubs ne varie plus guère et les acteurs du patin (athlètes, dirigeants, juges…) se croisent régulièrement sur les compétitions. Mais en dehors de la métropole, nous n'avons bien souvent qu'une idée approximative de la pratique de notre sport. C'est vrai qu'il est difficile de se tenir au courant de ce qui se passe ailleurs, notamment parce qu'il n'existe pas vraiment d'organe de médiatisation assez étendu pour satisfaire à cette exigence. Or, la France du roller, c'est aussi les départements d'Outre-Mer : parmi ceux-ci, le plus assidu aux compétitions nationales (championnats de France, Trois Pistes), c'est sans doute celui de la Réunion. Michel Flick, du club du Sud Rollers Saint-Pierrois (SRSP), a bien voulu nous introduire dans le monde du roller sur l'île de l'Océan Indien.
L'un des avantages du roller à la Réunion, c'est incontestablement le climat. La majorité des clubs de l'île se situent à Saint-Denis ou à Saint-Pierre, c'est-à-dire côte sous le vent (à l'abri des alizé d'hiver et de la période cyclonique d'été). Il y fait beau temps toute l'année et il est donc possible de s'entraîner quotidiennement. Le roller s'est " implanté " au début des années 90 : il existe aujourd'hui huit clubs, principalement entre Saint-Denis au Nord et Saint-Pierre au Sud. Mais le nombre de licenciés a récemment chuté de moitié (100 en 2002 contre 200 environ pour le chiffre maximum). La saison se déroule de septembre à juillet, avec une interruption pour les grandes vacances de la Réunion (de Noël au 1er février).
Et le calendrier réunionnais est plutôt conséquent, entre les huit challenges régionaux (courses de vitesse et d'endurance), les cinq randonnées et les quelques marathons, dont celui du Roller Sud en octobre, sur trois jours. Le meilleurs club de l'île cette année, c'est celui de Michel Flick : il compte entre autre dans ses rangs la Senior dame Florence Payet et, jusque cette année, le fameux Frédéric Techer, bien connu des patineurs de la métropole. Frédéric s'était en effet expatrié une année en Bretagne afin de participer aux courses en France en 1996 : il s'était notamment montré très à son avantage lors de championnats de France piste de Saint-Brieuc. Il revient d'ailleurs régulièrement sur le continent pour s'aligner sur les courses des championnats nationaux. Il a dû depuis quitter Saint-Pierre pour Saint-Denis, pour des raisons professionnelles, et intégrer le RSD.
" Nous ne pouvons pas nous passer des courses de la métropole pour progresser " assure Michel Flick. Mais la médaille a son revers : le coût des déplacements. Michel doit par exemple prendre en charge la majeure partie du budget des voyages de sa fille afin qu'elle défende les couleurs du SRSP en France : Caroline, en catégorie poussine, est venue cette année aux Trois Pistes avec son père - elle avait gagné l'année précédente en mini - ainsi qu'au France piste - malgré un voyage pénible et toute seule. Ce qui revient tout de même à pas moins de 5000 Euros. Une somme qui vient s'ajouter au prix du matériel de course bien sûr : c'est un peu " la galère pour suivre les compétitions " conclut Michel. Malgré ce bémol, les athlètes réunionnais méritent qu'on les soutienne, incontestablement. Car ce sont de très bons patineurs : la meilleure preuve étant qu'ils prennent place régulièrement sur les podiums nationaux.
Vincent Esnault.