Communiqué du 14/02/2003
Plus loin ? C’est l’Antarctique ! La Nouvelle-Zélande n’est pas au bout du monde, mais presque… Séparé de l’Australie par les 1600 kilomètres de la mer de Tasman, l’archipel néo-zélandais ne fut exploré par des Européens qu’au XVIIIème siècle, quatre cent ans après l’installation des premiers Maoris. Aujourd’hui encore, le territoire est presque vide : seulement 3,5 millions d’habitants - soit 11 habitants par km² - la plupart d’origine anglaise et vivant dans les villes. Mais voilà, les « Kiwis » excellent dans le sport. Rugby, voile, cricket, cyclisme, triathlon, rowing ou nettball, c’est le catalogue des possibles en Nouvelle-Zélande. Sans oublier le roller skating de vitesse bien entendu !
Néanmoins, quand on évoque le roller néo-zélandais, on y appose immédiatement l’image des frères Dobbin. Shane et Kalon sont certainement l’arbre qui cache la forêt. « C’est vrai que nos autres patineurs doivent se battre pour obtenir une reconnaissance » constate le sélectionneur national Bill Begg. « Car nous sommes sur une île isolée du reste du monde. » L’éloignement de l’Europe, centre nerveux du roller de vitesse moderne, celui où se trouvent les sponsors et les courses les plus importantes, est un énorme handicap. C’est mathématique, comme le souligne Shane : « le voyage vers le Vieux continent dure deux jours entiers et le billet d’avion coûte très cher… » Mis à part pour l’événement majeur que sont les championnats du monde, très peu de patineurs nationaux s’aventurent donc hors de l’Océanie. Et encore. « Le roller skating de vitesse est l’un des sports les plus performants de Nouvelle-Zélande, tient à souligner Shane, car nous rapportons régulièrement des résultats des championnats du monde et de la World Cup, mais le gouvernement ne nous épaule pas suffisamment. » En effet, les athlètes sélectionnés en équipe nationale doivent payer eux-mêmes leurs déplacements.
Pourtant, poussées par la personnalité du mythique coach néo-Z, les choses ne peuvent qu’évoluer dans le bon sens. « Je fais partie d’un comité national regroupant les responsables de quelques uns des principaux sports du pays et qui supervise les politiques gouvernementales du sport : je me bats donc dans le sens d’une meilleure reconnaissance du roller skating de vitesse. »
L’état des lieux est lui aussi assez positif. Il existe environ quinze clubs de vitesse actifs et 120 compétiteurs sérieux, qui se répartissent d’Auckland (Nord de l’île du Nord) à Otago (Sud de l’île du Sud). Ceux-ci disposent tout de même de cinq pistes avec virages relevés ainsi que de salles spécifiques et de circuits routiers. Les compétitions s’étalent durant la période climatique favorable, c’est-à-dire de septembre à avril : ils s’agit principalement de courses « traditionnelles » (environ huit par an), du 300 mètres au vingt kilomètres. La plus importante reste le championnat de Nouvelle-Zélande, durant lequel est disputé le seul marathon organisé du pays.
Ce n’est toutefois pas suffisant pour Bill Begg : « nous avons besoin de grands marathons, tout comme en Europe, pour survivre », lance-t-il. Son idée est de mettre en place un circuit de marathons et d’attirer une population de patineurs plus large, où tout un chacun y trouverait son compte. L’avenir passe par la « démocratisation » du roller de vitesse en Nouvelle-Zélande ! « Nous ne bénéficions pas d’une couverture médiatique digne de ce nom », déplore Shane. Ouvrir le sport au plus grand nombre devient alors sans doute le moyen de le faire voir. Il en va de la sortie de l’isolement du roller skating de vitesse !
Dominateurs lors des récents championnats nationaux, les frères Dobbin porteront encore les espoirs all blacks sur le circuit international en 2003.
Lien :
New Zeland Federation of Roller Sports : http:/skatenz.org.nz/
Vincent Esnault.