COMMUNIQUE DE PRESSE


La technologie au service d’un sport : la photofinish
Communiqué du 23/09/2003


Ils s’agglutinent autour d’une feuille que l’un d’entre eux tient entre ses mains. Ils froncent les sourcils, délibèrent, approchent leur regard puis le distancent. Ils n’en finissent pas… Et pourtant la course est bien finie. Quand les juges examinent une photofinish, ils doivent y mettre toute l’application du monde : pour quelques millimètres, le sort peut en effet s’en trouvé changé !

La photofinish est désormais l’outil incontournable d’une course de roller. Que la distance ne dépasse pas les trois cent mètres ou qu’elle frôle l’heure et demie, une arrivée reste toujours le moment qu’il ne faut pas « louper » et l’électronique devient alors l’outil de référence.

Et cet outil est précis au millième près. Ce qui compte, c’est la roue de devant. Quand c’est un chrono qui est mesuré, il faut superposer les flashs afin de départager les coureurs. Cette année par exemple, les trois premières du 200 mètres piste des championnats d’Europe sont arrivées dans la même demie seconde : Valentina Belloni (Italie) a frôlé les 28’’50 tandis que ses deux suivantes passaient sous la barre des 29 secondes. Autant dire quelques millimètres sur la photo d’arrivée…

L’arrivée des courses traditionnelles est parfois l’occasion de voir quelques figures spectaculaires. Pour grappiller une place, les athlètes sont prêts à jouer les équilibristes. On se rappelle de Jordan Malone - alors Junior - littéralement prit en sandwich entre deux Italiens sur la ligne au terme d’une course à élimination sur le circuit routier de Valence d’Agen (championnats du monde 2001). L’Américain était parvenu à arracher l’or, tout de même ! L’or encore, c’est ce qu’avait grappillé Nathalie Barbotin (France) à Sheila Herrero (Espagne) en 2002 lors des championnats d’Europe à Grenade : elle n’avait pas négligé de lancer son patin devant le flash…

Sur les marathons, la photofinish est encore essentielle. Cette année, c’est elle qui a donné la victoire à Jessica Smith (USA) à la World Inline Cup de Zürich contre Cécilia Baena (Colombie). Il faut toujours faire de l’appareil son ami : c’est sans doute ce que dirait Mikaël Lannezval pour expliquer que sur chaque marathon sans exception, il allonge au maximum sa jambe… On ne sait jamais, le bout de la roue avant peut très bien se faufiler entre deux jambes et impressionner la photofinish !

Maintenant, vous comprendrez pourquoi les patineurs prennent autant de risques dans les ultimes hectomètres. Sans contestation aucune, tous vous diront qu’une course n’est jamais finie avant la ligne d’arrivée. Il ne s’agit pas d’inventer de nouvelles figures artistiques mais bien de se montrer pragmatique : car seule la photofinish compte.

Vincent Esnault.