COMMUNIQUE DE PRESSE


26/01/04 : EMBRUN, LES TRIATHLÈTES RÉAGISSENT
Communiqué du 26/01/2004


Suite aux difficultés rencontrées par le triathlon d'Embrun, certains athlètes lancent un cri du cœur. Voici celui d'un petit gars d'Oullins :

"Le triathlon est un sport exigeant, exigeant parce que l'effort est triple (natation, vélo et course-à-pied). Cette exigence fait bien évidement appel à des critères physiques solides d'endurance que nous nous efforçons, triathlètes de tous niveaux, d'acquérir lentement et le plus sûrement possible tout au long des séances hivernales puis printanières pour arriver le plus prêt possible aux échéances personnelles et collectives de l'été qui sont le point d'orgue d'heures accumulées à l'entraînement et souvent la récompense de tant d'efforts consentis par des conditions métérologiques parfois un brin austère.
Cette exigence est également celle de l'esprit. Justement pour s'efforcer de trouver la motivation nécessaire à s'entraîner durant toute la période de préparation pendant laquelle nous ne sommes pas encore performants, où les sensations ne sont pas encore au rendez-vous. Cette période est pleine d'autant de frustrations pour le temps présent que de promesses de performance pour les compétitions à venir. Et cette exigence de l'esprit occupe une place encore plus prépondérante lorsqu'arrivent enfin les courses et à plus forte raison sur les triathlons Longue Distance. Sur ces triathlons qui durent plusieurs heures, même le corps le mieux préparé a ses moments de faiblesse, et c'est là que le triathlète puise au fond de lui-même la persévérance et la volonté de se surpasser, de toucher du doigt ses propres limites et de découvrir des ressources physiques et mentales qu'il ne se connaissait pas. Il faut avoir vécu une fois au moins cet instant magique pour ne plus pouvoir s'en passer.
C'est cette exigence partagée qui nous fédère et qui inspire à chacun le respect de l'autre au-delà de son niveau de performance. Cette exigence, de plus, ne peut se limiter à la seule pratique du sport; elle déborde généreusement sur la vie de tous les jours. Et je peux vous garantir que, quand vous vous retrouvez confronté aux coups durs que réserve parfois la vie, le seul souvenir de ces courses-là vous rend plus fort et vous aide à les surmonter.

Je ne pense rien vous apprendre en vous disant que le triathlon d'Embrun est réputé pour être "le triathlon le plus dur du monde". L'Embrunman est le rêve de toute une vie, en tous cas de toute vie de triathlète. Personne ne sait s'il aura un jour les moyens physiques, le temps d'entraînement nécessaire et la force d'y croire jusqu'au bout, mais soyez sûr que chaque triathlète rêve en secret dans un petit coin de sa tête de passer un jour LA ligne d'arrivée. Plus encore, regardez briller les yeux de ceux qui sont un jour sacré devenu des "finishers", écoutez les parler de ce qui s'est passé dans leur tête et dans leur corps pendant 12, 14, 16 ou 18 heures d'effort et demandez leur de vous raconter ce qu'ils avaient dans la tête et dans leur coeur en franchissant cette ligne. Alors vous n'auriez pas besoin de lire ses lignes et vous ne pourriez pas faire disparaître cette épreuve du calendrier.


En supprimant le rêve, vous supprimeriez un peu de vie.

Un triathlète des profondeurs du classement
Damien Monnot-Oullins Triathlon"