
600 participants - 42 kms - 2300 m de dénivelé positif
On y était…..
Ce samedi 7 mai, une effervescence inhabituelle animait dès 7 heures du matin les ruelles du petit village varois Signes.
La grâce matinée du Samedi matin n’était pas de rigueur, 600 trailers réunis sous une arche de départ ça fait du bruit ! Sur la place du village, pas loin de 700 trailers s’alignaient sous l’arche de départ. Quelques belles têtes d’affiches avaient fait le déplacement pour venir marquer des points dans le classement général du challenge : On pouvait apercevoir les bretons Patrick Lothodé et David Pasquio. Le premier venu confirmer sa première place au classement provisoire et le deuxième tous juste revenu du Marathon des Sables, avec une très belle 6ème place. David Pasquio membre du team Salomon avait pour objectif de confirmer son excellente forme de la saison.
Il fallait compter aussi sur le Népalais Dachhiri Sherpa, tout juste vainqueur de l’himal race.
Thomas Véricel vainqueur de l’étape précédente du Nivolet Revard avait également fait le déplacement dans le Sud.
Sous les ordres de Samuel Bonaudo, le peloton s’élançait vers 42 kms de course dans l’arrière pays Varois. Au programme, plus de 2300 mètres de dénivelé positif sur des sentiers emmenant les trailers dans le Massif et les crêtes de la Sainte Baume,
Si la particularité de trail est de sortir les coureurs des sentiers battus, les participants étaient pour le peu gâté. Beaucoup de rochers et de chemins très escarpés avec des descentes techniques demandaient aux athlètes une dextérité et une agilité toute particulière. Sur les hauteurs un fort Mistral venait apporter sa touche « difficulté » à la progression des coureurs.
A la moitié de parcours, trois trailers se détachaient nettement du peloton. Nous retrouvions en tête Dawa Sherpa, le local Sébastien Chaigneau et David Pasquio. Ce dernier semblait avoir très bien récupéré de son expédition marocaine au Marathon des Sables.
Le reste du peloton s’effilochant de plus en plus, on pouvait en effet compter déjà deux heures d’écarts entre les plus rapides et les participants venus aussi profiter des paysages et prenant bien plus leur temps à chaque ravitaillement. Un effort de longue distance se gère dans tous les domaines !
Dans les trois derniers kilomètres, nos trois leaders étaient toujours au coude à coude. Dawa Sherpa se démarquera finalement à l’approche de la ligne d’arrivée. David Pasquio n’arrivera pas à suivre le train imposé par le Népalais vraisemblablement très à l’aise dans les descentes caillouteuses.
Sébastien Chaigneau conserve sa troisième place.
Au Classement général du Challenge National des Trails Salomon, Patrick Lothodé conserve sa première place avec une jolie 6ème place sur cette étape, il aura à surveiller sur la prochaine étape au Pilat, Thomas Véricel et David Pasquio tout deux membres du team Salomon.
Il y était…. Ils y étaient !!!
Pour cette étape nous avons réussi à accrocher les impressions du trio de tête. A leur manière ils nous racontent leurs courses et leur actualité trail :
Le vainqueur de l’étape : Dachhiri Sherpa
Dawa, tu gagnes le Trail des Signes du Challenge Salomon , au niveau de ta course, comment ça s’est passé, quels ont été les moments durs et les moments où tu t’es senti bien sur le parcours ?
Ca s’est très bien passé parce que j ai bien géré la course depuis le départ. Je ne venais pas pour faire une place. Cela fait trois ans que je ne pouvais pas venir sur cette course car je n’avais pas le temps donc cette année je l’ai faite pour Samuel et pour mes amis. Le résultat c’était secondaire.
Tu as couru avec David Pasquio pendant un long moment, vous vous êtes organisés ? Vous avez essayé de vous relayer ?
On ne s’est pas organisé mais comme on a le même niveau je pense, nous sommes restés les trois quarts de la course ensemble, avec également Sébastien Chaigneau.
Tu étais présent sur de nombreuses courses ces dernières semaines, quel a été ton programme ces 15 derniers jours ?
J’étais au Népal où j ai fait l’Himal Race, une course en 10 étapes, on a commencé le 18 Avril pour finir le 28 Avril. Puis, j’ai travaillé trois jours à Genève et avant-hier j ai couru au Pont du Gard 35 km ou j ai fini 1er ex æquo.
Sur quelles courses allons nous te retrouver ces prochaines semaines ?
Le Mercantour, le Tour du Glacier de la Vanoise, je serais également deux fois en Corse pour Interlacs et Via-Romana.
David Pasquio, le deuxième de l’étape est revenu sur sa superbe 6ème place au marathon des Sables. Ce néo coureur du désert nous raconte ces temps forts sur cette belle aventure :
Racontes moi ta semaine au Marathon des Sables parce que c’était ta première participation. Comment ça s’est passé, quelles ont été tes appréhensions, et puis comment tu as réussi à gérer ta course, la partie autonomie au niveau des ravitaillements… ?
J’appréhendais surtout jusqu’au jour de la course. En fait, une fois que j’étais dans la course ça allait. Ce que j’appréhendais beaucoup c’était la nourriture : peur de ne pas avoir assez, pas assez d’eau et en fait je me suis trompé sur pas mal de choses. Je n’avais pas pris assez de salé, j’avais trop de sucré. A chaque fois que j’arrivais d’une étape, au lieu de couper avec des aliments salés, je mangeais encore du sucré. Pour ça, j’ai eu du mal à continuer à manger cette nourriture là, notamment à l’étape 76 où à 15 kilomètres de l arrivée, mon corps rejetait le sucré.
Sinon la chaleur, je l’ai supporté. Pas facilement, parce que 45° c’est difficile, mais je l’ai supportée peut être mieux que certains. Gilles Dhiels, au niveau mental, m’avait préparé. Il m’avais dit que c’était très très dur, beaucoup plus dur que la Réunion. J’étais sceptique quand même, mais c’était beaucoup plus dur que le Réunion, il n’y avait pas photo.
Comment on peut arriver à se motiver de nouveau à chaque étape ? C’est une course qui dure six jours avec six étapes, comment chaque matin trouver la motivation pour repartir pour trente ou quarante kilomètres de course ?
Déjà, je pensais à l’équipe. Pour moi on était allé là-bas pour faire quelque chose par équipe. Donc c’était l’équipe qui primait avant tout. Après, l’abandon de Gilles, ça m’a boosté encore plus. Même avec les petits bobos que j’avais je ne pouvais pas me plaindre par rapport à ce qu’il avait eu. Ca m’a apporté beaucoup. C’est bizarre mais son abandon m’a apporté énormément. Après il y avait tous les gens qui me soutenaient, tous les mails que l’on recevait, les collègues pompiers, ma famille, tous mes amis… et bien ça me faisait énormément de bien et je me disais que je me battais beaucoup pour eux. J’avais envi qu’ils soient fiers de moi. Par contre je ne suis pas fier de ce que j’ai fait. Je suis content d’avoir fait sixième mais je ne suis pas fier de ce que j’ai fait parce que je trouve que quand on commence à être fier de ce que l’on fait on est un peu prétentieux. Je suis content de ce que j’ai fait mais par contre je suis fier pour mes amis. Je me battais aussi pour les sponsors parce que j’intègre une équipe et ce n’est pas évident car je n’ai aucune référence derrière moi. J’avais tout à prouver et peur de décevoir. Je me suis aussi battu pour repousser mes limites car je n’ai jamais souffert autant de ma vie. Honnêtement, ce n’est pas pour dire mais au marathon des sables j’ai vraiment souffert.
Tu serais prêt à repartir, à rééditer l’expérience ?
Sur le coup je me disais peut être pas et puis finalement oui. J’ai digéré, je suis prêt à y retourner car c’est une formidable expérience. J’aime bien souffrir dans le sport, il y a de la convivialité, des liens se créent. J’ai eu des émotions dans cette course, que je n’ai jamais retrouvées ailleurs. J’aimerais bien retrouvé de telles émotions.
La course que j’ai faite aujourd’hui était super, On retrouve les autres membres du team Salomon comme Thomas Véricel que je ne connaissais pas encore. Ca me fait plaisir de rencontre des gars comme ça, de même pour Sébastien Chaigneau. Par contre question émotions, dans ces courses là, on ne retrouvera jamais l’ambiance du marathon des sables, c’est impossible.
Le local de l’étape Sébastien Chaigneau, signe une très belle troisième place. Il n’aura pas laissé de répit à David, l’ayant senti tout au long de sa course sur ses talons !!! Présentation de ce trailer émérite !
Sébastien, comment te présenterais tu en temps que trailer ?
J’habite à Figanière près de Draguignan. J’ai commencé le Trail il y a 3 ans,
Je suis venu du 800, 1500 et 3000 steeple durant 13 ans, jusqu à l’age de 22 ans. Et de 22 ans à trente ans, j’ai tout arrêté. J’ai repris la course pour me faire plaisir. Là où j’habitais, dans les Alpes Maritimes, pour faire un footing de 600 mètres il fallait faire 600 mètres de dénivelé positif minimum, j ai donc commencé comme ça. Je me suis aligné sur des courses courtes au départ puis petit à petit je suis venu au Trail.
Par rapport aux Signes Trail, c’est la première fois que tu viens sur cette course ?
Oui, je connais le coin parce que je viens m’entraîner de temps en temps par ici. Je trouve que c’est un endroit absolument fabuleux. Déjà c’est un bon point. Dans un second temps je connais Samuel donc je ne me faisais pas de soucis quand à l organisation, et puis c’était une bonne occasion car j’essaie de me préparer pour des courses un peu plus longues cette année. L’année dernière j’ai fait beaucoup de « courses courtes » mais j’ai fini par la traversée des Alpes (600 kilomètres en plusieurs étapes sur 14 jours). Là cette année j’avais envi de courir sur de plus longues distances.
Ton objectif pour cette saison ?
Mon objectif sera le Mercantour, après le Tour du Massif du Beaufortain qui fait 120 kilomètres, et puis peut être l’Ultra du Mont Blanc. Je finirais par la Traversée de la Réunion.
Donc tu ne seras pas aux Templiers ?
Il y a peu de chance puisque à la Réunion je suis invité 15 jours…
As-tu un palmarès jusqu'à maintenant sur les courses que tu as pu faire ?
L’année dernière j’ai participé à 16 courses, j en ai gagné 13 dont la Traversée des Alpes et dont le Verdon.
J’ai gagné les 6 dernières étapes des deux dernières années du Verdon. L’année dernière j’ai gagné les Trois Monts, j’ai fini deuxième au Maratour derrière Dawa et puis j ai gagné pas mal de courses dans le coin.
Moi je ne suis pas un très gros amateur de Challenge. J’y vais au feeling et le trail c’est vraiment ça. Par rapport à l’entraînement, il faut savoir s’écouter. C’est bien gentil de se planifier quelque chose, de s’y tenir par rapport à un objectif, c’est tout à fait louable mais il faut avoir une partie d’écoute par rapport à son organisme. Quand l’organisme dit non, et qu’on pioche dans ses réserves, c’est là qu’on se crée le plus gros problème. L’année dernière j’ai fini la saison par la traversée des Alpes, j’ai mis six mois avant d’avoir à nouveau envi de bien courir, de me faire plaisir et je pense que c’est le plus important de se faire plaisir et c’était l’objectif du jour…
Brèves de Team….
Petite touche féminine au sein du Team car les filles ont brillé au cours de cette troisième étape du Challenge Salomon :
Sandrine Baron, signe une très belle 2ème place sur ses terres en 5h 24. Quant à Morgane Cretton, l’espoir féminin du trail en France fait une très belle 2ème place sur le 30 kilomètres couru en un peu moins de 3h 30 … Toute fraîche à l’arrivée, la Chamoniarde avait certainement une jolie performance à réaliser sur le 42 kilomètres…..On en reparlera très rapidement de cette petite !!!
Le point positif d’une course organisée un Samedi, c’est que ça laisse une jolie journée de dimanche pour aller faire un peu de découverte touristique dans le pays varois. Pour le Team Salomon le décrassage d’après course s’est déroulé sur l’Ile de Porquerolles. Séances shooting et quelques trempages de mollets dans une méditerranée turquoise.
On y sera…..
Le 4 juin au Trail du Pilat la 4ème étape du Challenge National Salomon.
Au classement rien n’est joué alors avis aux amateurs de Challenge !